Rien ne veut s'imposer comme une marque révolutionnaire dans un océan de similitudes. Il a le bon personnage à sa tête - Carl Pei - qui a joué un rôle déterminant pour faire remarquer OnePlus sur la scène mondiale, et qui vise maintenant les États-Unis.
Le Nothing phone (2) poursuit en grande partie ce que le Nothing phone (1) avait commencé, mais en même temps, il s'agit d'un changement de cap pour cette startup. Mais s'agit-il d'un téléphone que vous devriez envisager à la place du dernier Pixel ou appareil Samsung - et comment s'inscrit-il dans le paysage des smartphones ? Je l'ai utilisé pendant deux semaines pour le découvrir.
Nothing Phone 2
Plus grand, plus audacieux et plus ambitieux, le Nothing phone (2) a été revu et affiné dans sa deuxième génération, conçue pour séduire un plus grand nombre d'acheteurs, bien que l'appareil photo soit toujours à la traîne.
- Design soigné avec l'interface Glyph
- Beaucoup de puissance
- Quelques améliorations du système d'exploitation
- L'appareil photo n'est pas très performant
- Luminosité automatique de l'écran un peu terne
Design
- 162,1 x 76,4 x 8,6 mm, 201,2 g
- Design en aluminium et verre recyclé
- Indice de protection IP54
- Interface Glyph
Un coup d'œil sur le téléphone Nothing (2) et il est immédiatement reconnaissable. Il ressemble beaucoup au Nothing phone (1), mais il a manifestement été affiné pour arriver à ce stade. Le téléphone est désormais plus grand, il s'agrandit pour offrir un écran plus grand, et l'on ressent immédiatement un sentiment de raffinement.
Le design général fait évoluer le téléphone. Je trouvais que le Nothing phone (1) ressemblait à un iPhone avec un dos transparent et il y a encore un peu de ce sentiment avec les côtés carrés en aluminium et l'emplacement des boutons autour du corps, mais il y a un nouveau dos en verre 3D légèrement bombé sur le téléphone. Cela permet non seulement de mettre en valeur les composants intérieurs et le design unique, mais aussi de faire ressortir l'interface Glyph, la pièce de résistance du téléphone Nothing.
C'est là que le Nothing phone (2) est plus beau et plus agréable à utiliser que le Nothing phone (1). Il conserve toute son originalité (et à ce stade précoce de la vie de Nothing, c'est encore un design qui attire l'attention), mais il l'affine. En tenant le téléphone, on se sent mieux, mais je ne peux m'empêcher de penser que l'arrière est un peu fragile. Je m'attends à voir un certain nombre de dos cassés, mais cela pourrait vous encourager à utiliser un étui pour votre téléphone Nothing.
Nothing tient également à mettre en avant ses références écologiques, depuis l'emballage minimaliste - et je dois dire très cool - jusqu'au châssis central en aluminium 100 % recyclé. Des matériaux recyclés sont utilisés partout dans ce téléphone, ce qui signifie que l'empreinte carbone est inférieure à celle de l'appareil précédent, malgré l'augmentation de l'écran et de la capacité de la batterie. C'est également une bonne chose que Nothing ait opté pour un indice de protection IP54. Bien sûr, ce n'est pas tout à fait à la hauteur des spécifications IP68, mais cela signifie qu'il y aura une protection en cas de pluie, en gardant votre téléphone à l'abri des éclaboussures d'eau.
Une grande partie du design est évidemment axée sur l'interface Glyph à l'arrière du téléphone. Ce motif de LED à l'arrière du téléphone comporte 33 zones distinctes, ce qui permet une plus grande personnalisation et quelques fonctions intelligentes, comme un compte à rebours qui peut être affiché graphiquement à l'arrière du téléphone par le biais d'une ligne fuyante. Nothing prévoit également l'intégration d'applications tierces, de sorte que vous puissiez jeter un coup d'œil à l'arrière de votre téléphone pour voir à quelle distance se trouve votre Uber - et à l'avenir, espérons-le, votre livraison de nourriture également. Baptisée Glyph Progress, cette intégration n'en est qu'à ses débuts, mais elle signifie qu'au lieu de consulter constamment l'application sur votre téléphone, vous pouvez simplement jeter un coup d'œil à l'arrière de l'appareil pour savoir combien de temps il vous reste à attendre. Cela s'ajoute à des modèles de lumière personnalisés pour les contacts, les indicateurs et bien d'autres choses encore.
L'interface Gylph est une pièce maîtresse. C'est en quelque sorte une arme de marketing viral pour Nothing, tout en vous donnant quelque chose d'autre avec lequel jouer. Aucun autre téléphone ne va plus loin que d'avoir un bord lumineux pour les notifications (Motorola), à moins d'avoir un téléphone comme le ROG Phone avec un écran arrière.
Affichage et performances matérielles
- LTPO OLED de 6,7 pouces, 2412 x 1080 (394ppi), 1-120Hz
- Snapdragon 8+ Gen 1, 8/12 Go, 128-512 Go
- 4700mAh, 45W filaire, 15W sans fil, 5W inversé
Le Nothing phone (2) est doté d'un écran plus grand que le Nothing phone (1), passant à 6,7 pouces. Il s'agit d'un panneau LTPO OLED, ce qui signifie qu'il peut fournir des taux de rafraîchissement adaptatifs de 1 à 120 Hz pour optimiser l'affichage en fonction du contenu que vous regardez. L'écran peut être agréable et vibrant, mais la luminosité automatique est un peu terne par défaut. Je n'ai cessé d'augmenter la luminosité pour faire ressortir les contenus et leur donner vie. Nothing a probablement été conservateur en matière de luminosité afin de préserver l'autonomie de la batterie, mais cela ne permet pas d'obtenir les meilleurs résultats de l'écran. Nothing offre 1000 nits, avec 1600 nits en crête, et prend en charge le HDR - mais vous ne le verrez pas tant que vous n'aurez pas augmenté la luminosité.
Il y a un autre aspect intéressant : le pack d'icônes Nothing supprime toutes les couleurs de vos icônes d'applications pour vous donner une finition monochrome (un peu comme le mode nuit d'Android). Je l'utilise depuis quelques semaines maintenant et il faudra un certain temps pour s'y habituer, mais cela permet aussi d'avoir un écran un peu plus terne - le monochrome n'a pas besoin que les couleurs ressortent, donc ce pack d'icônes fonctionne vraiment sur un téléphone avec une luminosité plus faible.
Au cœur du téléphone (2) se trouve le Snapdragon 8+ Gen 1. Il s'agit d'une plateforme matérielle un peu plus ancienne, datant de 2022, mais l'avantage qu'elle offre est qu'elle est de qualité "flagship". Rien ne nous a dit qu'ils voulaient travailler avec quelque chose d'établi, et que cela débloquerait plus de puissance pour les caméras - et nous savons, grâce aux téléphones phares de 2022, qu'il est performant.
En même temps, il ne va pas rivaliser en termes de puissance pure avec les derniers téléphones 2023 comme le Samsung Galaxy S23 Ultra, mais en même temps, il est plus abordable, Nothing demandant 599 dollars américains, 959 dollars canadiens, 579 livres sterling au Royaume-Uni et 679 euros en Europe pour le modèle d'entrée de gamme 8/128 Go. Il s'agit d'un prix de milieu de gamme pour un matériel de qualité supérieure.
Il est important de noter qu'il s'agit d'une avancée considérable par rapport au Snapdragon 778G+ du Nothing phone (1) et que ce téléphone se comporte comme un appareil phare. Il n'a aucun mal à se lancer dans de longues sessions de jeu sur Call of Duty Mobile, ou à naviguer entre plusieurs applications au cours d'une journée bien remplie.
Il en va de même pour la batterie, qui passe de 4500mAh à 4700mAh. La recharge filaire de 45 W et la recharge sans fil de 15 W ne battront pas de records en termes de vitesse, mais elles sont aussi rapides que celles des principaux acteurs du marché, à savoir Samsung et Apple. J'ai trouvé que l'autonomie de la batterie était généralement bonne, ce téléphone tiendra toute la journée sans trop de problème et rien ne m'a laissé penser que l'autonomie de la batterie serait un problème. À cet égard, elle est plutôt dans la moyenne pour ce type de matériel sur un appareil de cette taille.
Vous pouvez voir comment le Nothing phone (2) se compare au Nothing phone (1 ) en détail ici.
Le lecteur d'empreintes digitales intégré à l'écran fonctionne bien et nous l'avons trouvé rapide et fiable pour déverrouiller l'appareil, tandis que des haut-parleurs stéréo sont également intégrés au cadre. Les haut-parleurs offrent un volume raisonnable, mais le gros du travail est effectué par le haut-parleur situé à la base du téléphone, le haut-parleur de l'oreille produisant les sons les plus aigus. Les basses diminuent au fur et à mesure que le volume augmente et les choses deviennent un peu tendues, ce n'est donc pas la meilleure performance que j'ai entendue de la part des haut-parleurs d'un téléphone.
Appareils photo
- Principal : 50MP, 1/1.56in, 1µm, f/1.88
- Ultra-large : 50MP, 1/2.76in, 0.64µm, f/2.2
- Avant : 32MP, 1/2.74in, 0.8µm, f/2.45
L'arrière du téléphone Nothing (2) est équipé d'un double appareil photo. Nothing indique que le matériel Snapdragon a été mis à niveau et qu'il dispose d'une puissance supplémentaire pour piloter les appareils photo. L'appareil photo principal est doté d'un capteur plus récent - un Sony IMX890 au lieu de l'IMX766 du téléphone précédent - mais l'idée reste la même. L'objectif est d'offrir deux appareils photo décents, plutôt que de truffer le téléphone de capteurs défectueux juste pour se vanter d'avoir plus d'appareils photo sur la fiche technique.
La plus grande critique faite au Nothing phone (1) est que, malgré l'objectif d'offrir des appareils photo raisonnables, les performances n'étaient pas vraiment au rendez-vous. C'est également le cas sur le Nothing phone (2). L'appareil photo principal est parfaitement capable dans des conditions lumineuses et l'ultra-large donne également des résultats raisonnables, les deux étant proches en termes de cohérence des couleurs d'après nos tests, ce qui plaira à beaucoup d'utilisateurs souhaitant prendre des photos typiques dans de bonnes conditions lumineuses.
Mais dès que la lumière baisse, le téléphone n'est pas à la hauteur. En intérieur, sous un éclairage artificiel, c'est correct - mais seulement correct - et à mesure que la nuit tombe, les images perdent rapidement des détails. Il semble que le Nothing phone (2) tente de contrôler le bruit en lissant et en accentuant la netteté. Les résultats ne sont pas excellents et il serait difficile de recommander la performance en basse lumière contre quelque chose comme le Pixel 7a, qui est facilement meilleur en basse lumière. Cela s'explique également par la photographie computationnelle qui, à ce stade, donne de meilleurs résultats que l'augmentation du matériel dans les appareils photo des smartphones.
C'est ce qui ressort le plus de la caméra frontale. Rien n'est passé de 16 à 32 mégapixels pour la caméra frontale, mais cela ressemble à un jeu de fiche technique, car il n'y a pas d'avantage perceptible. Les performances de l'appareil photo selfie sont généralement médiocres, sauf si les conditions sont parfaites. Tout d'abord, il n'y a pas de prévisualisation HDR lorsque vous composez votre selfie, de sorte que vous voyez le ciel gonflé dans l'application, mais il est corrigé lorsque vous regardez l'image elle-même - c'est donc une mauvaise expérience pour l'utilisateur. Mais en basse lumière, l'appareil photo automatique a vraiment du mal, lissant et accentuant trop la netteté : dans mes photos de test en basse lumière, j'ai l'air d'avoir 70 ans, avec une peau comme du papier. J'ai également constaté que dans certaines situations HDR, l'appareil photo frontal produisait un effet de halo autour de ma tête. Vous trouverez ci-dessous une galerie de voyous - mais attention, ce n'est pas beau à voir.
En l'absence de zoom, c'est le zoom numérique qui permet de se rapprocher de l'action, ce qui est très bien avec l'option 2x dans le viseur. Mais l'option 10x ne donne pas d'excellents résultats, en particulier à grande distance, où l'image ressemble davantage à une aquarelle. De près, vous obtenez de meilleurs résultats, mais ils sont mous et vous n'obtenez pas le type de stabilisation de zoom lointain que vous obtenez avec un téléphone phare.
Le résultat est une expérience de l'appareil photo qui est résolument moyenne et montre où Nothing doit vraiment affiner son offre pour être compétitif - parce qu'il y a des téléphones de Google et Samsung qui surpassent facilement la performance vue ici, et pour moins d'argent.
Logiciel
- Android 13 avec Nothing OS 2.0
- 3 ans de mises à jour Android
Bien entendu, l'intérêt de ce téléphone réside en grande partie dans son logiciel. Le Nothing phone (2) est livré avec la dernière version de Nothing OS et, comme je l'ai mentionné plus haut, il est possible de le rendre monochrome, échappant ainsi aux couleurs de toutes vos applications. Bien sûr, vous n'êtes pas obligé de faire cela, vous pouvez avoir la finition que vous voulez, mais le minimalisme et la mise en valeur d'éléments précis de l'appareil est l'une des choses que j'ai immédiatement aimées à propos de Nothing OS.
Il y a une gamme de widgets intéressants, avec le design matriciel de Nothing qui s'infiltre dans presque tout, ce qui aide encore une fois cet appareil à paraître unique par rapport aux autres téléphones Android. Restez fidèle aux widgets de Nothing et vous obtiendrez une belle esthétique minimaliste. L'un des widgets que j'apprécie est la possibilité de déposer n'importe quel élément du menu Paramètres rapides dans un widget pour l'activer d'un simple toucher. Il peut s'agir de votre hotspot ou de l'option Ne pas déranger. Les widgets s'affichent en rouge lorsqu'ils sont activés, ce qui permet de voir facilement ce qui se passe avec votre téléphone.
Les modifications apportées à rien s'étendent à des zones telles que le menu Paramètres rapides, avec de grandes icônes pour les connexions réseau et Bluetooth, la personnalisation des étiquettes d'applications et des dossiers. Il s'agit en partie d'une question d'esthétique, mais j'ai constaté que j'ai utilisé le téléphone Nothing (2) avec des widgets sur l'écran d'accueil et que je les ai trouvés utiles. Auparavant, j'avais cessé d'utiliser les widgets sur les téléphones Android parce qu'ils étaient désordonnés et gênants - Nothing fait donc quelque chose de bien.
Verdict
Ce qui frappe le plus dans le téléphone Nothing (2), c'est le raffinement de son design. Pour un téléphone conçu pour attirer l'attention (malgré la philosophie de l'entreprise qui consiste à faire en sorte que la technologie se fonde dans l'arrière-plan), c'est un téléphone qui a fière allure. Beaucoup de gens m'ont jeté un coup d'œil de côté, non seulement parce que j'utilisais un téléphone inédit, mais aussi parce qu'il est unique en son genre. (N'oubliez pas qu'il y a des gens qui vendent des habillages de téléphone pour que les appareils ressemblent à celui-ci).
Le côté positif de cet appareil est qu'il est doté d'un superbe design, d'un bon écran, d'une excellente interface utilisateur, d'options de personnalisation et de l'interface Glyph unique, ainsi que de performances générales et d'une bonne autonomie de la batterie. Ce téléphone a les performances d'un ancien produit phare, comme on peut s'y attendre. Mais ce qu'il n'a pas, c'est la performance de l'appareil photo d'un ancien flagship. L'appareil photo présente des lacunes dans un certain nombre de domaines, en particulier dans les conditions de faible luminosité, et c'est là le plus gros point négatif de cet appareil. Pour certains, les points positifs l'emporteront sur les points négatifs, mais pour d'autres, les performances de l'appareil photo qu'ils recherchent se trouveront ailleurs.